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28 sep 2021 |
17:08 |
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Notre sucre blanc local issu des betteraves devient de plus en plus vert
C'est aujourd'hui que débute la 185e campagne betteravière de la Raffinerie Tirlemontoise, le plus important producteur de sucre de notre pays. Entre aujourd'hui et le mois de janvier, 4 000 betteraviers locaux récolteront pas moins de 3,3 millions de tonnes de betteraves et livreront leur chargement aux usines de Tirlemont et de Longchamps, à raison d'un véhicule toutes les deux à trois minutes. Le soleil de ces dernières semaines a contribué à l'augmentation de la teneur en sucre restée faible jusqu'alors, augurant une campagne réussie pour les producteurs et les cultivateurs. Par ailleurs, notre sucre de betteraves local devient également de plus en plus vert grâce au caractère circulaire de la betterave, mais également aux efforts déployés lors de la culture et de la production.
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Des perspectives prometteuses pour la 185e campagne
Aujourd'hui est un jour important pour les acteurs majeurs de la production de notre sucre de betteraves local, car il marque le début de la campagne betteravière de la Raffinerie Tirlemontoise, partie du Groupe Südzucker. Et pas n'importe laquelle : la 185e, s'il vous plaît. Depuis ce matin, 4 000 betteraviers belges commencent à récolter leurs betteraves pour qu’elles puissent être acheminées vers les sucreries à proximité. Durant les mois qui viennent, il va en effet y avoir de l'animation. Dans les usines de la Raffinerie Tirlemontoise à Tirlemont et Longchamps/Wanze, au total 3,3 millions de tonnes de betteraves seront livrées à un rythme effréné, avec l'arrivée d'un nouveau chargement toutes les deux à trois minutes.
Malgré l'été plus que mitigé que nous avons connu, on peut tout de même s'attendre à une campagne positive. Les journées ensoleillées de ces dernières semaines ont en effet permis de faire remonter la teneur en sucre des betteraves, et là où de nombreuses autres cultures ont été impactées par les intempéries de cet été, les betteraves ont en grande partie été épargnées. Grâce aux efforts des cultivateurs, bien entendu, mais également grâce à la structure de la plante elle-même : la betterave est dotée de racines s'enfonçant jusqu'à deux mètres de profondeur dans le sol, elle y est donc très solidement ancrée et souffre relativement peu des éventuelles perturbations climatiques telles que les inondations et la sécheresse. En collaboration avec les sélectionneurs et l'Institut Royal Belge pour l'Amélioration de la Betterave, de nouvelles variétés sont également développées et testées chaque année, pour une résistance naturelle accrue et de meilleures performances.
L'agriculteur Fabrice Flamend, qui dirige une entreprise agricole à Eghezée et qui cultive plusieurs hectares de betteraves, témoigne : « Par chance, les betteraves ont bien résisté aux intempéries, mais l'on remarque toutefois que le climat commence à avoir un impact de plus en plus important sur le rendement. D'où l'attention que nous accordons à une culture des betteraves plus respectueuse de l’environnement, ce qui implique bien entendu certains défis. Nous sommes ravis de pouvoir livrer aujourd'hui le premier chargement de betteraves à la sucrerie de Longchamps. »
L'usine toute proche transforme les betteraves en sucre, en morceaux ou en autres spécialités à base de sucre. La Belgique occupe encore et toujours une position importante dans le secteur de la production européenne de sucre et la Raffinerie Tirlemontoise produit 500 000 à 650 000 tonnes de sucre blanc par an. L'entreprise peut dès lors se targuer d'une riche histoire de pas moins de 185 ans, comptant de nombreuses innovations d'origine belge telles que l'emblématique Morceau Dur et les Morceaux Durs dotés d'une rainure pratique.
Notre sucre devient de plus en plus vert
Le sucre de betteraves est un produit qui existe depuis des siècles. Pourtant, la culture et la production continuent sans cesse d'évoluer, le principal point d'attention étant de le rendre plus durable.
Tout commence bien entendu par la matière première proprement dite : la betterave sucrière belge. Elle ne nécessite que très peu d'eau, jusqu'à trois fois moins que la canne à sucre, et aussi bien moins que différentes autres cultures agricoles telles que le maïs.
La betterave absorbe également très efficacement l'azote en profondeur dans le sol, ce qui empêche qu'il ne se retrouve dans les eaux de surface.
Les betteraves sucrières contiennent 17 à 18 % de sucre, mais à la Raffinerie Tirlemontoise, les éléments restants sont eux aussi intégralement utilisés. Il en résulte une gamme de spécialités à base de sucre et toute une série de co-produits. Les radicelles, les petites racines situées à l'extrémité des betteraves, sont ainsi récupérées et vendues pour l'alimentation animale. La pulpe qui reste après extraction du sucre est également utilisée en aliment pour le bétail. Les éléments résiduels du processus de production comme le jus sucré servent quant à eux de base à, entre autres, des engrais et du sirop ou de la mélasse, laquelle est utilisée pour la préparation d'alcool, de levure, d'acide citrique ou encore de nourriture animale. L'objectif du service R&D de la Raffinerie Tirlemontoise est de pouvoir tirer encore plus de la betterave. Erwin Boonen, directeur des matières premières à la Raffinerie Tirlemontoise : « La betterave est une plante très respectueuse de l’environnement, ayant un potentiel énorme en termes d'applications. Nous voyons également dans la culture même de nombreuses pratiques innovantes axées tant sur l'efficacité que sur la durabilité. »
La culture de la betterave est elle aussi en train de pleinement se développer. Elle implique à ce jour toute une stratégie, dont la rotation intelligente des cultures est un élément crucial. Concrètement, l'agriculteur alterne les différentes cultures sur une même parcelle pendant 4 à 5 ans, avant de revenir à la culture initiale. Fabrice Flamend : « Dans notre exploitation, la betterave s'intègre en général dans un système de rotation avec des cultures telles que du blé, des pommes de terre et des légumes. Cela permet de préserver au mieux l'état nutritionnel du sol et de lutter naturellement contre les parasites en interrompant leur cycle. »
Afin de gagner en efficacité, les betteraviers se servent aussi de plus en plus d'outils de pointe tels que des tracteurs avec guidage par GPS permettant de travailler la terre à 2 cm près ou des herses étrilles spéciales qui éliminent les mauvaises herbes tout en respectant le sol, ainsi que des applications donnant des informations sur l'apparition éventuelle de maladies ou d'insectes.
La culture de la betterave à la ferme suit aujourd'hui encore le principe du less is more : l'utilisation de pesticides et d'engrais est limitée au maximum. Fabrice Flamend recourt par exemple à la fertilisation raisonnée, ce qui lui permet de travailler avec précision et de réduire considérablement la quantité habituelle d'engrais minéraux. Fabrice utilise chaque année des engrais organiques issus de la ferme pour encore diminuer l’utilisation des engrais minéraux. Il utilise en outre des engrais verts afin de conserver la richesse du sol. Fabrice Flamend : « Quelle que soit la culture, son succès dépend entièrement de la santé du sol. Je me concentre sérieusement sur ce point au sein de mon exploitation et j'explore régulièrement de nouvelles pistes. J'utilise ainsi par exemple des mélanges de plusieurs espèces de plantes comme engrais vert pour "nourrir" le sol et j'essaie autant que possible de le respecter. Qui plus est, je ne laboure presque plus la terre afin de préserver la vie du sol. Les opérations que je continue à faire dans les champs, biner par exemple, ont lieu mécaniquement à quelques centimètres près. Je laisse au maximum la nature faire son œuvre. Et ça paie ! » Nous voyons à l'heure actuelle de plus en plus d'exemples de techniques agricoles adaptées pour la culture des betteraves qui, d'une part, accroissent l'efficacité et qui, d'autre part, contribuent à la protection de l'écosystème naturel.
La production de notre sucre se met elle aussi au vert. La maison mère Südzucker a en effet l'ambition de réduire les émissions de CO2 de 30 % d'ici 2030 (par rapport à 2018, année de référence). Erwin Boonen : « Pour y parvenir, nous optimisons notre mix énergétique et nous prévoyons notamment d'investir 25 millions d'euros dans une nouvelle tour de diffusion. Les travaux de construction débuteront durant la campagne actuelle. Ce projet, soutenu par la ministre Hilde Crevits, nous permettra d'économiser plus de 5 700 tonnes de CO2par an et 150 000 m³ d'eau. »
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