Ferdi Buffen analyse, commente et fait des projections pour la saison pomme de terre en cours et à venir.
Voici quelques éléments essentiels de son discours :
- 2022 entrera dans les livres d’histoire comme le furent les années septante six, 2003 et 2018. Le changement climatique est bien là, il affecte et affectera toujours plus nos activités… L’eau va devenir un élément de plus en plus essentiel.
- Malgré une hausse moyenne des surfaces d’environ 2 % à travers la zone patatière du Nord-ouest européen, la sécheresse et les vagues de chaleur qu’on a connues cet été font craindre une récolte réduite dans la zone HAFPAL (Hambourg-Francfort-Paris-Le Havre).
- La pomme de terre se retrouve au centre d’une concurrence féroce avec les autres cultures, en premier lieu celui des céréales et du colza. Les coûts de production de la pomme de terre ont explosé et l’irrigation coûte cher en temps, main d’œuvre et argent.
- Les inquiétudes du secteur (lire, « principalement des acheteurs » ndlr) à propos des prix et de la disponibilité en matière première, concernent aussi les prix élevés de l’énergie, la disponibilité en gaz. Mais aussi des difficultés et des coûts plus élevés pour la production, le stockage et le transport.
Ferdi Buffen s’attends à ce que les pommes de terre de table aient des prix supérieurs à 30 €/q, avec des hausses non négligeables après la nouvelle année pour le « caisse frigo ». En pomme de terre industrielle, il prédit un prix variant entre 27 et 32 €/q suivant la variété, la période de livraison et la qualité. Il rappelle qu’en année chère, les prix ont souvent été plus élevés en janvier – février qu’en mai-juin…
Il s’attend à des hausses non négligeables des prix de contrats. Les hausses des cours de l’énergie, des engrais, et de la main d’œuvre doivent mener à une contractualisation équitable.
Enfin, des questions comme « les consommateurs à travers le monde pourront-ils encore acheter des frites partout ? ; l’inflation sera-t-elle suivie d’une récession ? les usines auront-elles du gaz tout au long de l’année de commercialisation en cas d’hiver très froid ? » n’ont actuellement pas de réponse complète. L’administrateur délégué termina avec un proverbe rhénan (traduction libre, ndlr) « Ca vient comme ça vient, mais ça se termine bien »…