A priori, toutes les parcelles ont été récoltées.
Dans la production belge, Fontane confirme sa très large domination avec 2,14 Mt à elle seule (soit 55 %), suivie par Challenger et In-novator (7,5 % chacune) et Bintje (4 %). Mais le groupe des « autres variétés » tend à s’alourdir pour représenter cette année plus de 20 % de la production nationale. Dans ce groupe figure notamment Markies qui tend à se développer.
Le rendement moyen (hâtives comprises) at-teint 42,9 t/ha, sans véritable différence entre Régions (42,7 t/ha en Wallonie ; 43,6 t/ha en Flandre). Les principales variétés se tiennent d’assez près : Challenger 44,4 t/ha ; Fontane 43,3 t/ha ; Innovator 41,5 t/ha ; autres variétés de conservation : 44,0 t/ha. Il s’agit de rendements bruts sortie champ, mais la tare pommes de terre (vertes, dif-formes, crevassées, pourries…) est particuliè-rement faible cette année.
Depuis le début des récoltes, les marchés ont dégagé des volumes plus grands que l’an passé (voir figure 8), alors que les usines ont travaillé des hâtives jusqu’en octobre… Les volumes vendus sur les marchés libres ces 3 derniers mois sont particulièrement importants : le prix attractif (20,00 à 25,00 €/q) a su convaincre les vendeurs. Rappelons toutefois que des volumes considérables semblent avoir été vendus ces dernières semaines (à 25 €/q) pour livraison progressivement retar-dée (jusque janvier y compris) : ces volumes ont donc rejoint les tonnages contractés en avant-saisons dans les mains des acheteurs.
Les stocks au 15 novembre étaient évalués à environ 2,92 Mt, plus faibles que toutes les années récentes (voir figure 9). Et iI reste par-ticulièrement peu de pommes de terre libres dans les hangars belges. La conservation se passe correctement jusqu’ici, même si des cas ponctuels difficiles sont signalés (taches humides, proportion élevée de flottantes et PSE bas dus à du boulage tardif (Fontane), nids de fanes humides, tubercules trop peu indurés…) qui nécessitent rarement une évacuation urgente.
Alors que les besoins industriels se sont récemment renforcés avec l’ouverture de nouvelles lignes de transformation, la production belge 2022 n’apparait donc pas du tout excessive. Pour appréhender toute la saison, il faut évidemment tenir compte de la très bonne production hollandaise, mais aussi des rendements français plus faibles que chez nous, et des rendements allemands similaires aux nôtres.
L’industrie de la transformation reste prudente dans ses achats vu les incerti-tudes multiples et les coûts en forte hausse dans toute la chaine, mais il apparait déjà clairement (au vu du niveau de prix élevé maintenu dans la durée) qu’elle aura besoin de toutes les pommes de terre fritables disponibles dans la zone NEPG-4. Le défi est de les conserver en maitrisant les coûts durant l’hiver qui approche.