Les cultures de maïs, betterave, chicorées, arbres fruitiers… n’apprécient pas les m.a. uti-lisées en pomme de terre. Donc il est préférable de tenir compte de ces quelques points :
- Du stade de la pomme de terre : inutile de traiter si elles ne sont qu’au stade point blanc, préférer le stade 4-5 cm des germes (photo).
- Beaucoup de m.a. sont capables de détruire des adventices jusqu’au stade coty-lédonaire.
- On peut rajouter 50 litres d’azote liquide pour avoir l’effet chalumeau et aussi pour alourdir les gouttes.
- Tenir compte de la flore dominante de la parcelle (c’est un principe IPM) et se ré-férer au tableau des herbicides de la liste phyto du CPP.
- Il faut au minimum 3 m.a. différentes dans la bouillie pour avoir un spectre le plus large possible.
- Tenir compte de la sensibilité variétale à la métribuzine.
- Respecter les hauteurs de rampes pour obtenir un bon cône de diffusion du jet pour une répartition homogène sur le haut comme sur les flancs de buttes.
Les désherbages risquent d’être compliqués cette année. En fonction des précédents et des techniques culturales, les buttes de pomme de terre peuvent être bien lisses ou gros-sières. Les buttes ne sont toujours pas rassises par manque de pluie. Le risque d’effritements des buttes par les lapins, lièvres, corneilles, faisans et autres animaux est toujours d’actualité.
Si le manque d’eau fait que les racinaires travaillent moins bien, des corrections seront probablement nécessaires. Il est toujours possible de mettre un produit à base de Pyra-flufen-éthyle en plus dans la bouillie, ce qui permettra en cas de manque de précipita-tion de détruire des adventices déjà présentes au moment du désherbage.
Autre problématique en année sèche : le Datura Stramoine dont les levées sont éche-lonnées d’avril à septembre. Identifiez la plantule au plus vite pour réduire les risques de développement – floraison – production de bogues contenant les semences !
• elle peut produire jusque 2000 graines par pied donc elle devient rapidement en-vahissante ; les graines ont une durée de vie d’environ 40 ans dans le sol et ne sont pas impactées par le labour ;
• toutes les parties de la plante sont toxiques au toucher et à l’ingestion pour l’homme et le bétail ;
• la présence de Datura dans une parcelle peut restreindre le choix des cultures si les risques de contamination de la récolte sont élevés.
La lutte doit se faire par une combinaison de différentes techniques :
• éviter l’introduction dans la parcelle : des précautions sont à prendre lors des ré-coltes pour éviter de disséminer les graines via les machines, les moyens de trans-port ou le retour de terres au champ ;
• une rotation longue avec alternance de cultures d’automne et de printemps ;
• la lutte mécanique (rasette) quand la zone infestée est restreinte ;
• la lutte chimique quand l’infestation est répandue (un tableau de sensibilité des adventices aux différents herbicides et fonction du stade de la culture se trouve dans la liste phyto 2022 éditée par le Centre Pilote Pomme de terre et que les membres Fiwap ou Carah reçoivent chaque année).
• en culture de maïs comme en pomme de terre, la lutte chimique est possible jusqu’au stade cultural où des herbicides sont disponibles ou jusqu’à ce qu’il ne soit plus possible de passer au pulvérisateur. En betterave le datura est difficile-ment contrôlable sauf à utiliser des betteraves tolérantes aux herbicides.
Pour en savoir plus :
- Fiche très complète sur le Datura comprenant une évaluation des moyens de lutte non chimique : Microsoft Word - couverture agriculture bio.doc (agri-dea.ch)
- Base de données en ligne du Corder /clinique des plantes de l’UCL qui re-prend les ravageurs et maladies d’une série de plantes cultivées, légumes, or-nementales, fruitières, arbres : Fiches maladies / ravageurs adventices – APPI