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26 avr 2025 |
11:26 |
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PFAS dans les oeufs : attention aux raccourcis
Ces derniers jours, plusieurs médias ont relayé des alertes concernant la présence de PFAS dans les œufs de poules élevées en plein air, notamment dans les jardins de particuliers, à la suite d’une étude néerlandaise. Si ces préoccupations relèvent légitimement de la santé publique, leur diffusion sans distinction claire entre contextes professionnels et privés peut mener à des amalgames, entretenant un climat d’inquiétude généralisée. Autant pour les producteurs professionnels, soumis à des normes strictes, que pour les particuliers soucieux de leur propre production.
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Un climat anxiogène qui fragilise les producteurs
Comme l'exprime Daniel COLLIENNE, éleveur à Sprimont depuis 2014, membre du Collège, et représentant de l’association des Eleveurs en poulaillers mobiles : "Allumer la radio, la télé ou les réseaux sociaux devient parfois anxiogène. On travaille dur, on respecte les règles, on aime notre métier, on prend les dispositions nécessaire, en cette période de confinement, pour que nos poules pâturent,… mais on se sent remis en cause par cette à chaque vague médiatique. Notre clientèle ne cesse de nous questionner ne sachant qui croire."
Ce type d’information, lorsqu’elle s’inscrit dans un climat déjà anxiogène, peut non seulement miner le moral des producteurs, mais aussi avoir des conséquences bien réelles sur leurs activités commerciales. Face à une accumulation d’annonces alarmantes, certains producteurs se sentent directement visés, voire fragilisés dans leurs choix économiques et stratégiques.
Des analyses rassurantes, un cadre clair
Comme l’ont déjà communiqué les associations agricoles, il convient vraiment d’insister auprès de l’opinion publique sur une chose essentielle : les producteurs professionnels sont soumis à des contrôles réguliers, à des normes sanitaires précises et à des cahiers des charges stricts.
L’AFSCA (Agence Fédérale pour la Sécurité de la Chaîne Alimentaire) le rappelle, elle est compétente pour contrôler les produits entrant dans la chaîne alimentaire, c’est-à-dire ceux destinés à la vente.
Kathy BRISON, Coordinatrice Cellule de vulgarisation AFSCA, précise "L'AFSCA est compétente pour contrôler tous les acteurs de la chaîne alimentaire. Cependant, les jardins, potagers, élevages de particuliers tombent dans la sphère privée.
Les fruits, légumes, œufs, etc. qui y sont produits, sont destinés à la consommation personnelle des propriétaires, et ces produits ne sont pas destinés à être vendus.
Par conséquent, la compétence en matière de jardins et potagers privés est attribuée aux Régions et l’AFSCA ne prend pas position ni ne donne des conseils dans un domaine qui ne relève pas de sa compétence, comme c’est le cas pour l’élevage de ses propres poules privées.
Par ailleurs, notre communication du 31 janvier 2024, dans laquelle nous revenions sur les résultats des analyses 2023, concernant les œufs entre autres indiquait qu’en 2023, 45 échantillons d’œufs (de l’exploitation agricole au commerce de détail) ont été analysés pour les PFAS. Un seul échantillon était non-conforme : il provenait d’un petit élevage situé en zone à risque. Les actions nécessaires ont été prises, et l’entreprise suive par l’AFSCA. Plus d'infos
Les résultats des analyses menées jusqu’à présent ne justifient pas selon l’AFSCA, de mesures supplémentaires concernant les œufs mis sur le marché.
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